Valenciennes-PSG : Des Ultras bloqués à l’entrée du Hainaut

Publié le 26 Septembre 2013

Alors que le Paris Saint-Germain se déplaçait hier soir, à 19h, sur la pelouse du Hainaut, où les hommes de Laurent Blanc ont battu Valenciennes (1-0), des ultras du club parisien, munis de billets, n’ont pu assister à la rencontre, refoulés à l’entrée du stade nordiste, alors qu’ils respectaient le cadre défini par l’arrêté préfectoral en vigueur.

Valenciennes-PSG : Des Ultras bloqués à l’entrée du Hainaut

Pour cette rencontre, comptant pour la 7e journée de Ligue 1, qualifiée de « match à risque majeur », et ce « par son organisateur », selon l’arrêté n°2013260-0004, signé le sous-préfet de Valenciennes Franck-Olivier Lachaud, le 17 septembre 2013, et disponible en ligne, il est indiqué que le stationnement et la circulation sur la voie publique est interdite pour les supporteurs parisiens dépourvus de billet. Ce qui n’était pas le cas des Ultras, qui se sont présentés à l’entrée du stade, mercredi soir, pour assister à la rencontre. « Munis de billet, pas de pyro, rien de dégradé mais une fois de plus et sans raison l'entrée leur est interdite ! #LibertéPourLesUltras », raconte sur Twitter ‏@Aymeric_QI_154. Toujours sur le réseau social, ‏@Kezakko s’est également indigné : « Une après midi à juste chanter ds Valenciennes, on nous promet l'entrée au stade. On respect les consignes et on nous bloque à l'entrée... ». Ces Ultras ont été victimes de l’image négative entourant certains supporteurs du PSG, ayant commis des violences par le passé. A ne pas confondre avec ces supporteurs-là, dont aucun débordement violent n’a été constaté hier soir.

En raison de l’accumulation des faits remontant à 2010, mettant en cause des supporteurs du PSG, la sous-préfecture de Valenciennes stipule, dans son article 2, que « l’accès au stade du Hainaut de Valenciennes est interdit à toute personne, dépourvues de billet valable pour la rencontre VAFC-PSG de ce jour, identifiée comme supporter du Paris Saint-Germain, ainsi qu’à toute personne ayant appartenu ou étant susceptible d’avoir appartenu à une association de supporter dissoute du Paris Saint-Germain, ou appartenant à une association de supporter en activité du Paris Saint-Germain ». L’article 4 laisse le droit, au Préfet du Nord, « en fonction de la situation », de « proposer au Ministre de l’Intérieur, en cas de non-respect des articles 1er et 2, de prendre toute mesure utile afin de garantir l’ordre public lors de cette rencontre ».

Mais que s’est-il réellement passé, mercredi, à Valenciennes ? Alors que @tousabonnes interpellait sur Twitter les différents médias - « -- Relayons l'info ! -- Les #Supporters du #PSG qui sont montés à #VAFC sont bloqués dehors. #VAFCPSG #LibertéPourLesUltras -- MASS RT – » -, le blog « Virgule » a publié un post ce jeudi, citant @SolmalDev, sur place lors des évènements. Voici le récit de cet après-midi de galère vécu par les supporteurs ultras du Paris Saint-Germain, refoulés devant l’entrée au Hainaut, pour avoir fait, selon ce récit, un peu trop de bruit dans un fast-food de Valenciennes, et être monté sur des chaises. Des troubles de l’ordre public, ont certainement dû en conclure les forces de l’ordre, qui leur ont ensuite refusé l’accès au stade, alors qu’ils étaient pourtant en règle, munis de billets pour la rencontre du soir.

14h, notre interlocuteur, accompagné d’une cinquantaine de supporters du club francilien, arrive à Valenciennes qui s’apprête à accueillir la rencontre opposant Paris et VAFC. Ils ne font pas partie du déplacement officiel mais ils sont munis de billets leur donnant l’accès à la porte K accès 22 au balcon. À ce moment, ils sont déjà contraints de se plier à un contrôle qui se déroule sans le moindre accroc. La bande de passionnés rejoint le centre-ville, surveillée par la police, et s’installe dans un Mac Donalds où ils passeront l’après-midi, jusqu’à ce que l’heure du match approche. Dans ce restaurant, notre interlocuteur nous le répète, aucun débordement. Les supporters du club se contentent d’entonner quelques chants sur la terrasse du fast-food. Pas bien méchant. Durant l’intégralité de leur séjour en terres nordistes, les ultras se sont appliqués à respecter les consignes que les RG (Renseignements généraux) et la BAC* leur avaient fait parvenir. À savoir, proscrire l’utilisation de fumigènes, de mégaphones ou quelconque objet susceptible de troubler l’ordre public. Des chants, que des chants. Un contrat respecté au mot près par les supporters, "aucun débordement dans l’après midi, même pas de pétard ou de fumigène, rien du tout. Un comportement irréprochable." nous confie l’ultra. L’heure du match arrive et la cinquantaine de fans rejoint le stade, escortée par la police qui leur promet alors l’entrée au stade. Arrivés aux portes de celui-ci, l’accès leur est refusé "malgré nos billets et toute notre bonne volonté", raconte-t-il. La raison invoquée ? "Trop de bruits en centre ville" ainsi que des débordements qui auraient eut lieu au restaurant fréquenté un peu plus tôt, "vous êtes monté sur les chaises", dixit la police. Les ultras n’ont alors dérogé à aucune des règles préalablement fixées, à l’exception, certes, des chaises. Ce qui représente tout de même pas un motif suffisant pour interdire l’accès au stade à des gens possédant des billets. Tous étaient en règle, aucune interdiction de stade et un respect total des consignes mises en place, en témoigne les contrôles effectués par les forces de l’ordre. Impuissant face à la situation et désemparé face à une situation tournant à l’absurde, les ultras gardent un calme que beaucoup auraient perdu en pareilles circonstances, "c’était soit on se soumettait, soit on s’énervait et ça allait encore nous retomber dessus en nous faisant passer pour des méchants hooligans". Les supporters demandent alors, logiquement, des explications qu’aucun responsable ne sera en mesure de leur fournir. Aberrant.

Face à la situation, les admirateurs du club rouge et bleu contactent leurs avocats qui exigent alors des documents officiels dont ils ne verront pas la moindre ligne. Le match se déroule, les passes s’enchainent et les minutes défilent. Les quelque 50 supporters sont reconduits à leur véhicule, priés de prendre la route en direction de la capitale. "Dans le calme", ils sont escortés jusqu’à leur destination. Déjà victime de pareilles situations l’an passé, ces supporters payent certainement la mauvaise image qui ne cesse de les suivre et qui les présente comme des fauteurs de troubles qu’une extrême majorité d’entre eux n’est pas. Une image négative forcément renforcée l’an passé, lors des "événements du Trocadéro" que les médias attribueront aux ultras. Un scandale qui avait fait beaucoup de bruit, bien plus que les révélations faisant état de l’identité des coupables, loin d’être les individus alors incriminés.

"Liberté, égalité ? Pas au PSG. Liberté pour les ultras." conclu-t-il.

Blog "Virgule"

Rappelons que le matin de la rencontre, les médias avaient relayé en masse les déclarations du président de VAFC, Jean-Raymond Legrand, parues dans Le Parisien, qui avait notamment critiqué le fait de perdre de l’argent lors des matches entre son équipe et Paris, à domicile, la Préfecture nordiste refusant que le club de VA vende des billets aux Parisiens.

« Le stade du Hainaut ne sera pas plein contre Paris. Pourquoi?

L’horaire n’est pas très bon, mais il y a surtout ce problème récurrent avec le PSG. La préfecture est très frileuse et ne veut pas qu’on vende de billets aux Parisiens. Résultat, il y a 5 000 places qu’on ne peut pas vendre et on va perdre près de 150 000 €. C’est énorme pour nous. On a beaucoup plus de charges de sécurité contre Paris parce qu’on nous annonce la guerre. Au final, il ne se passe jamais rien. »

Rédigé par Apa_85

Publié dans #Valenciennes, #Hainaut, #supporteurs, #ultras, #sécurité, #violences

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