En immersion au Parc : PSG-Olympiacos comme si vous y étiez

Publié le 1 Décembre 2013

De la galère pour accéder au Parc des Princes, malgré les mises en garde du club, aux cinq dernières minutes de folie dans les tribunes de l’enceinte de la Porte de Saint-Cloud, en passant par l’incontournable frisson lorsque l’on entend retentir l'hymne de la Ligue des champions, revivez la rencontre entre le Paris Saint-Germain et l’Olympiacos comme si vous y étiez.

En immersion au Parc : PSG-Olympiacos comme si vous y étiez

Mercredi soir, j’ai assisté au dernier match de la phase de poules de la Ligue des champions disputé au Parc des Princes. Après la large victoire contre Benfica (3-0) et le nul contre Anderlecht (1-1), le public parisien s’attendait à un nouvel exploit de son équipe pour décrocher, enfin, son précieux sésame pour la suite de la compétition. Alors que 2 000 supporteurs grecs étaient attendus dans la capitale pour encourager les joueurs de l’Olympiacos, à l’occasion de ce match classé à risques, le club a largement diffusé la consigne à ses supporteurs et abonnés : venez tôt au Parc !

En immersion au Parc : PSG-Olympiacos comme si vous y étiez

Article sur le site PSG.fr « Soyez à 20h au Parc », partagé sur les réseaux sociaux, avertissement du compte @PSGStadium, qui délivre des informations pratiques sur les matches des différentes équipes du PSG (Coubertin, Charléty et Parc des Princes), pour prévenir les spectateurs d’ « anticipez votre arrivée au Parc ce soir, des mesures spécifiques de contrôle et d'accès sont mises en place », avec notamment un important dispositif policier déployé aux alentours du stade, comme l’indiquait le site Paristeam.fr, et un texto envoyé aux abonnés, le dispositif mis en place par le club est impressionnant.

Pourtant, malgré les précautions prises pour arriver aux alentours de 20 heures aux abords du stade, je n’ai pu éviter la grosse galère dans les transports. Un problème dans la ligne 9 du métro, l’un des principaux axes des transports en commun parisiens pour accéder au Parc, combiné à l’affluence pour le match de la soirée, a fini par ralentir très fortement le trafic de la RATP dans l’ouest de la capitale. Le quai de la 9 à la station Franklin-Roosevelt était noir de monde. Il faudra que je laisse passer au final plusieurs trains avant de pouvoir monter dans l’un d’eux, en sandwich entre plusieurs groupes de personnes.

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Plus calme, le Parc ?

Alors que je tente de twitter un message pour prévenir les twittos du problème sur la ligne 9, mon tweet reste inexorablement coincé dans mes brouillons, n’ayant pas de réseau stable dans le métro. Voyant mon écharpe du PSG à la main - je l’avais retirée car avec le monde il faisait un peu chaud dans la rame -, une grand-mère me demande s’il y a un match prévu au Parc des Princes. Je lui réponds que oui, en lui expliquant l’affiche de la rencontre avec la qualification à décrocher et le type de compétition jouée, en plein milieu de la semaine.

Elle m’affirme de son côté que, habitant aux abords du stade, à Boulogne, elle se sent plus tranquille depuis quelques temps, sans les violences qui ont émaillés l’histoire du club il y a plusieurs saisons. Même si la conséquence a été la dissolution des associations ultras, l'âme de ce stade et qui ne sont plus bienvenues au Parc, je peux comprendre cette mamie de Boulogne, qui peut profiter désormais d’une plus grande quiétude les soirs de match Porte de Saint-Cloud.

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Ambiance morose en tribune

Lorsque je sors enfin du métro, il est 20h15 bien passés. Je constate que l’Avenue du Parc des Princes est bouclée et que plusieurs cars de CRS sont alignés sur le trottoir à droite. Des policiers étaient d’ailleurs visibles dès la sortie de la station. Mais le périple n’est pas encore terminé. Je dois encore patienter de longues minutes devant l’entrée de la Porte E, le temps que les agents de sécurité régulent l’afflux de supporteurs qui attendent leur tour pour flasher leur billet ou leur carte d’abonné au niveau de l’un des tourniquets.

Lorsqu’enfin je passe, il ne me faut à peine que quelques minutes pour accéder alors à mon siège. J’y suis, ça y est ! Alors qu’il ne fait pas particulièrement chaud dans les gradins, je retrouve mes habituels voisins de tribunes que je n’avais pas revus depuis avant la trêve internationale. Mais la joie est de courte durée puisque l’un d’entre eux, à ma droite, demande à un autre, à ma gauche, s’il compte se réabonner la saison prochaine. Les deux semblent pessimistes. Avec les impôts et autres postes de dépenses, aller au stade reste leur seule distraction qu’ils peuvent se payer. Et même cela, pour une place en Tribune Paris, le prix reste très élevé pour des abonnés qui n’ont que des salaires moyens.

Un parfum de Ligue des champions

Pendant que les joueurs s’entraînent sur la pelouse, la discussion a quelque peu plombé l’ambiance de mon côté de la tribune. D’autant que le club n’a rien prévu de spécial, visiblement, pour cet avant-match. Pas de cartons de couleur, comme pour la journée du respect avant la rencontre entre le PSG et Nice, ni de drapeau sur les sièges, comme lors de précédents matches importants ou de Ligue des champions (cf. PSG-Benfica et les drapeaux blanc et bleu). Mais rien que la vue de l’énorme ballon qui recouvre le rond central, synonyme de Ligue des champions, permet à cette soirée de revêtir ce caractère si spécial.

Ceux qui font le plus de bruit, dans le stade, ce sont pourtant bel et bien les Grecs et leur colonie de supporteurs, dans le parcage visiteurs, décoré avec des banderoles aux couleurs rouge et blanche de l’Olympiacos. On ne les entendra plus très longtemps après le coup de sifflet de l’arbitre. Le speaker annonce la composition de l’équipe. A l’applaudimètre, sans surprise, ce sont les deux attaquants et buteurs du groupe parisien qui sont les plus acclamés, Zlatan Ibrahimovic et Edinson Cavani, alignés tous deux avec à leurs côtés l’Argentin Ezequiel Lavezzi, préféré à Lucas, pour débuter la rencontre.

L’avant-match se termine par le moment tant attendu. L’hymne de la Ligue des champions et l’entrée des joueurs sur la pelouse du Parc des Princes. Voici une autre vidéo tournée depuis ma tribune pour revivre, comme si vous y étiez, cet instant qui procure toujours autant de frissons, avant l’entame d’un match de Ligue des champions. Cinq minutes d’ambiance 100% Parc des Princes garantie !

LE MATCH

La rencontre débute particulièrement bien. Les attaques des Parisiens se déroulent sous mes yeux. J’assiste ainsi avec délectation au superbe enchaînement entre Gregory Van der Wiel, auteur de l’un de ses traditionnels centres côté droit comme il en a désormais le secret, bien repris par Zlatan Ibrahimovic devant le portier grec (1-0). Huitième but pour le 100e match du Suédois en C1 ! Joie dans les tribunes et nom d’Ibra scandé à trois reprises par le Parc, la soirée commence de manière idéale. Les vingt premières minutes sont maîtrisées par les hommes de Laurent Blanc. Les passes s’enchaînent et, en tribunes, nous restons bouche bée devant l’impressionnante facilité et maîtrise collective de l’équipe sur le terrain.

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Si la suite de la première période s’équilibre entre les deux camps, au retour du vestiaire, le carton rouge de Verratti, qui écope alors d’un second jaune synonyme d’expulsion, douche les esprits. Déjà qu’il faisait un froid plutôt glacial Porte de Saint-Cloud… La suite du match n’est pas plus réjouissante. Les deux virages lancent des chants, mais l’ambiance n’est pas vraiment au rendez-vous. Sur le terrain, les Rouge et Bleu peinent à se procurer des occasions, et c’est dans ce contexte qu’intervient le but de l’égalisation pour les Grecs. En tribunes, les supporteurs reprennent alors aussitôt les chants pour soutenir leur équipe dans le dur à ce moment-là de la partie.

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Le mystérieux message de Thiago Silva

Alors que le jeu du PSG se projette désormais vers la partie de la tribune Paris placée côté Boulogne, sous nos yeux, côté Auteuil, s’est déroulée une scène pour le moins étrange. Sur un coup de pied arrêté, nous voyons le Brésilien effectuer de grands gestes en direction de son banc. Nous pensons alors que le patron de la défense parisienne est peut-être blessé. Le coup de pied tiré par l’Olympiacos ne donne rien et Sirigu peut alors dégager son équipe. C’est alors que nous voyons Claude Makelele faire le tour du terrain, au pas de course, s’approcher du gardien parisien qui semble lui délivrer un message. Vue des tribunes, nous pensons alors que Sirigu s’est blessé et qu’il demande à être remplacé.

Ce n’est que le lendemain, en lisant l’explication donnée par Laurent Blanc devant la caméra de Canal Plus, diffuseur de la rencontre, que je compris ce qu’il s’était réellement passé. Thiago Silva a en effet demandé à l’entraîneur adjoint, par l’intermédiaire de l’international italien, de délivrer un message à Laurent Blanc. « Il nous a dit qu'il souffrait défensivement et on a rectifié le tir. Cavani est passé côté gauche et Ibra est resté en pointe. C'est bien que les joueurs participent à la mise au point tactique », a expliqué l’entraîneur au micro de la chaîne cryptée. Une belle initiative de la part du Brésilien, qui n’hésite pas à replacer son équipe depuis sa ligne défensive.

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Cinq dernières minutes de folie

La fin de la rencontre est à la mesure de la tension observée depuis que les Parisiens, réduits à 10 dès la 46e minute, sont clairement dominés par les joueurs de l’Olympiacos sur leur propre pelouse. Alors qu’il ne reste à peine que quelques secondes dans le temps réglementaire, Edinson Cavani, seul attaquant sur le terrain après la sortie un quart d’heure plus tôt d’Ibrahimovic, ovationné par le public parisien, réussit à ajuster Roberto Jimenez après une chevauchée en solitaire aux abords de la surface. Explosion de joie dans le Parc à l’annonce du but de l’Uruguayen. La célébration des joueurs, qui tombent dans les bras des uns des autres, est magnifique à voir. Dans les tribunes, on se congratule, on serre le poing et on chante, le sourire aux lèvres.

Si le PSG mène alors 2-1 et voit sa qualification assurée, le match n’en est pourtant pas terminé. C’est ce que nous fait comprendre Thiago Silva en exhortant les supporteurs par des grands gestes de ses bras à les soutenir encore pendant les trois dernières minutes du temps additionnel. Message aussitôt reçu. Tout le stade est debout dans les tribunes pour vivre une fin de match de folie, poussant les joueurs sur chaque prise de balle, chantant et les encourageant, comme si le match venait juste de commencer. Lorsque le coup de sifflet final retentit, le Parc a ensuite applaudi les joueurs qui alors ont fait de même, regroupés dans le rond central.

L’hymne du Paris Saint-Germain retentit alors. Tous les supporteurs sont restés pour chanter les paroles du PSG et remercier l’équipe pour avoir mouillé le maillot jusqu’au bout. La communion entre le public du Parc des Princes et les joueurs est superbe. Je quitte ma tribune des étoiles plein les yeux en me disant : vivement le printemps et les choses sérieuses qui commenceront avec les huitièmes de finale de cette si belle Ligue des champions !

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