En immersion au Parc : PSG-Nice, sous le signe du respect ? (3/3)

Publié le 15 Novembre 2013

Dernière partie de votre chronique « En immersion au Parc » avec la fin de l’avant-match de PSG-Nice et l’entrée des joueurs sur le terrain en vidéo, le tifo bleu et blanc organisé par le club, ainsi que le match qui, vu des tribunes, ne s’est pas déroulé sous le signe du « Respect », pourtant soi-disant thème de la journée.

« L'entrée des joueurs avec le RESPECT inscrit dans le stade cet apres midi. #PSG » (@Histoire_du_PSG).

« L'entrée des joueurs avec le RESPECT inscrit dans le stade cet apres midi. #PSG » (@Histoire_du_PSG).

Malgré l’annonce des Ultras Populaire Sud de boycotter la rencontre entre le Paris Saint-Germain et l’OGC Nice, comme nous l’évoquions dans le dernier numéro de la Revue de Tweets, en soutien aux supporteurs parisiens refoulés à l’entrée du Parc des Princes et lors des déplacements de l’équipe et pour contester contre le prix du billet en parcage visiteur de la capitale (35€ à Paris contre 8 à 12€ habituellement), quelques supporteurs, peut-être une trentaine, étaient quand même présents dans cette partie de l’enceinte de la Porte de Saint-Cloud pour assister au match comptant pour la 13e journée de Ligue 1. Pourtant, ils ne se feront à peine entendre durant la rencontre.

En immersion au Parc : PSG-Nice, sous le signe du respect ? (3/3)

L’entrée des joueurs est l’occasion pour le public parisien de déployer le tifo bleu et blanc organisé par le club à l’occasion de la journée du « Respect ». A mon arrivée à ma place, j’ai remarqué en effet qu’un carton bleu était disposé sur chacun des sièges. A noter que les étiquettes avec les noms des abonnés ont fait leur réapparition, comme j’ai pu le constater du côté de la tribune Paris et de ma rangée en particulier. Un certain sentiment de reconnaissance s’est emparé de mes voisins de tribune et moi-même, lorsque nous nous en sommes rendu compte.

Le stade s’est alors coloré de bleu et blanc, selon le code couleur du thème de la journée, pour l’entrée des joueurs. Ce ne sont pas tout à fait les couleurs de l’équipe parisienne - « en Rouge et Bleu allez ! » -, un peu décevant. Les cartons bleus sont en réalité de simples feuilles pliées en quatre. Rien à voir avec l’avant-match de Ligue des champions PSG-Benfica au Parc, avec les drapeaux (aux mêmes couleurs, blanc et bleu, mais avec le logo du club dessus), agités par les supporteurs, ce qui donnait plus de vie aux tribunes. Pour ma part, c’était le plus bel avant-match que j’ai vécu au Parc des Princes depuis la reprise de la saison, début août.

L’aspect de la tribune Borelli, en face de moi, toute revêtue de blanc reste tout de même assez impressionnant. Je ne vois donc pas ce que donne ma tribune latérale avec ses cartons bleus (et quelques écharpes). Mais force est de constater que tout le monde s’exécute sans rechigner. Mis à part peut-être dans les virages. Filmant la scène, je ne peux que m’appuyer sur les images tournées (cf ci-dessous) pour suggérer cette remarque. Les cartons bleus sont rapidement transformés en boulettes de papier qui sont jetées des tribunes vers le bord du terrain et les stadiers autour de la pelouse.

LE MATCH

Voici un petit florilège de ce que j’ai aimé ou pas durant les 90 minutes du match, à commencer par mon coup de gueule : l’arbitrage.

Je n’ai pas aimé

Vu des tribunes, la vision d’un match est très différente que derrière son écran. Les actions sont jouées rapidement et l’on ne peut pas revoir les images au ralenti avec des palettes pour nous confirmer s’il y a véritablement un hors jeu ou non. Ce fut le cas lors des deux premiers buts inscrits par le PSG mais refusés, coup sur coup, par l’arbitre de touche, à la 25e pour Cavani, à la 29e pour Ibrahimovic. Sur le premier, pour moi, il n’y en a pas. Je lève les bras pensant que l’Uruguayen vient effectivement d’ouvrir le score avant que mon voisin de droite ne me montre du doigt l’arbitre de touche, juste en-dessous de nous, qui a son drapeau levé, et le visage de Cavani qui passe de la joie au dépit.

La réponse du Parc ne se fait pas attendre. Des sifflets se font entendre à l’encontre de cet arbitre, sifflets qui seront encore plus vifs lors du second hors jeu sifflé. Sur ce dernier, je pense avoir vu le hors jeu sur le coup. Il n’empêche que la majorité des supporteurs, et c’est compréhensible, ne comprend pas et prend ce second but refusé comme un affront contre le club évoluant à domicile, comme ce sentiment anti-PSG de la part des arbitres ressenti par les supporteurs parisiens en fin de saison dernière, avant le titre. L’arbitre de touche, qui a fait penché la balance pour les deux décisions est sifflé, insulté - « arbitre enc*** », peut-on ainsi entendre des travées -, et des boulettes de papier bleu et blanc s’amoncellent sur la zone d’où il a sifflé ces deux hors jeu.

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Respect, vous avez dit respect ?

Certes, cette attitude est condamnable, car si les projectiles avaient été différents, cela aurait pu être dangereux pour cet arbitre. En revanche, c’est la gestion de la première période au global qui est à critiquer. Avec ce sentiment que les fautes sur des joueurs parisiens n’étaient pas sifflées à chaque fois, contrairement en faveur des Niçois. Le corps arbitral a semble-t-il rectifié le tir au retour des vestiaires. En plein milieu de la première période, un tifo « Respect » a été déployé dans la tribune Junior Club, situé en bas du quart de virage à droite d’Auteuil. Le timing n’était pas bon car cette action est intervenue juste après le premier but refusé. Nouveau sifflets du Parc des Princes. Pas à l’encontre des Juniors, mais plutôt sur l’ensemble de cette journée consacrée au « Respect ».

Un bien grand nom pour une valeur qui ne peut avoir sa place dans un stade et qui ne peut être honorée par les supporteurs de football, parisiens qui plus est. Et ce pour deux raisons. D’une part, pour les supporteurs de football en général, car tant que l’arbitrage ne sera pas parfait sur le terrain. Si l’erreur est humaine, il y a trop d’erreurs d’appréciation réalisées chaque week-end de championnat. L’arbitrage vidéo ne semble être que la seule solution au problème, comme l’ont déjà intégré le tennis et le rugby. Surtout que les stades du championnat possèdent des écrans géants, support pour montrer au public, à l’image du « hawk eye » en tennis, les actions litigieuses.

Dans tous les cas, un effort pédagogique est clairement nécessaire pour réconcilier arbitrage, supporteurs et joueurs. Seconde raison, l’attitude déplorable du club envers ses Ultras. Rejetés et considérés comme indésirables, ces derniers rejettent la nouvelle politique des tribunes instaurée par l’ancien président Robin Leproux, maintenue par les nouveaux dirigeants. Comment dans ces conditions peut-on, sans hypocrisie, faire preuve de « Respect » ?

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J’ai aimé

Retour au match et un double point positif. Les gestes techniques réalisés par Pastore contre les Niçois. L’Argentin a offert à ses supporteurs une palette de passements de jambes belle à voir. Critiqué hier, le Parisien a livré une bonne prestation, samedi, en essayant de trouver le lien entre le milieu de terrain et le duo d’attaquant, Ibrahimovic-Cavani. Le n°27 a ainsi été ovationné lors de sa sortie, remplacé à la 75e minute par Lucas. Le Brésilien, qui a délivré un centre décisif qui a amené le troisième but marqué de la tête par « Ibra » sur son premier ballon, est également la satisfaction du match et du coaching gagnant du staff parisien.

Autre point positif, le très bon match du jeune Adrien Rabiot, en charge de suppléer Verratti, forfait. En mouvement et appliqué à récupérer le maximum de ballons au milieu, Rabiot n’a certes pas la même créativité ni le talent de l'Italien, qui aurait pu faire encore plus la différence, mais, du haut de ses 18 ans, l’international français Espoirs montre qu’il ne déséquilibre en aucun cas le milieu à trois de Laurent Blanc. Ce qui est une très bonne chose pour l’entraîneur parisien.

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Le Zlatan show au Parc

Comment ne pas évoquer le n°10 parisien, auteur d’un triplé, dont un sur penalty, lors de ce PSG-Nice et de son 50e but sous les couleurs du club de la capitale. Ibrahimovic a placé cette rencontre de son empreinte, ratant encore quelques combinaisons avec Cavani. Preuve que le duo offensif du PSG reste toujours perfectible, mais pas incompatible. « Ibra » a fait le show, s’est embrouillé avec l’arbitre et a montré de nouveau tout son talent devant le but adverse. Il figure désormais au pied du podium au classement des meilleurs buteurs du championnat, avec une unité de moins que le duo Falcao-Cavani, à égalité avec 9 réalisations.

Au final, j’ai assisté à un match plaisant avec des chants de la part des deux virages et quelques « Boulogne est magique », auquel la tribune d’en face a répliqué « Auteuil est magique », ainsi que des « Merci Paris ». Une belle ambiance globalement dans un stade qui comptait samedi 45 599 spectateurs pour une rencontre qui s’est disputée à guichets fermés. Même si l’affluence reste importante, on pouvait nettement voir des sièges vides de part et d’autre des différentes tribunes.

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Le moment fort du match

Mon moment fort de la rencontre reste ce geste de l’après-match - que je regrette de ne pas avoir filmé, tout simplement parce que je ne m’y attendais pas. Héros du soir, Zlatan Ibrahimovic est resté sur le terrain plusieurs minutes après le coup de sifflet final. Le Suédois est alors allé applaudir les supporteurs aux quatre coins du stade, sans que personne ne lui ait demandé de le faire, en commençant par Auteuil et ma tribune Paris, sur l’hymne du PSG. Le joueur semblait vraiment apprécier cet instant de communion avec ses fans. Et je peux vous assurer que nous étions un certain nombre à rester devant nos sièges pour l’applaudir en retour.

Ce geste, qui paraît vraiment être sincère de la part d’ « Ibra , en rien calculé, a été pour moi le seul qui puisse véritablement mériter d'être qualifié de « respect ». Il aura quand même fallu plus de deux heures, avant-match inclus, pour le voir… En ce qui concerne l’arbitrage et les supporteurs adverses, restons réalistes, ce n’est pas demain la veille que le comportement des supporteurs évoluera. Célébrer un but de son équipe et tenter de déstabiliser les adversaires par des sifflets, tels sont des comportements usuels lors d’un match de football. Ne dit-on pas que le stade permet de se défouler (sans violence, bien sûr), après une dure semaine de labeur ?

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