AU CŒUR DU PSG

Vétuste et en manque de capacité pour accueillir l’ensemble des supporteurs souhaitant assister aux rencontres disputées à domicile par le PSG, le Parc des Princes pourrait montrer un nouveau visage après l’Euro 2016, pour une possible livraison à l’horizon 2018. Des propos de l’architecte à ceux du maire de Paris, Bertrand Delanoë, retour sur les derniers développements concernant le dossier du stade de la Porte de Saint-Cloud.

Interrogé par le site 20 Minutes.fr la semaine dernière, à l’occasion du match de l’équipe de France face à l’Australie disputé dans l’antre du Parc des Princes, une enceinte habituellement réservée à l’équipe du PSG depuis la construction du Stade de France lors du Mondial 98, Roger Taillibert, du haut de ses 87 ans, avait évoqué son regard sur l’avenir du stade de la Porte de Saint-Cloud, « patrimoine de Paris », selon les propos de l’architecte. « Il n’a pas mal vieilli en tout cas, constatait l’architecte, à l’origine notamment du Stadium Nord de Villeneuve-d’Ascq, l’ancien terrain sportif du LOSC, et le Stade olympique de Montréal, réalisé pour les JO de 1976. L’architecture n’a pas changé. Cette espèce de corbeille à fleurs a gardé toute sa force. Je ne pense pas que Jean-Bouin on en aura la même vision dans le temps, même s’il est mieux qu’avant, c’est sûr. Je suis allé à celui de Lille. Mais ce n’est pas au milieu de millions de tonnes d’acier que je pourrai dire que je suis bien là-dedans. »

SI aujourd’hui, les plans de rénovation et d’agrandissement du Parc ne sont pas encore d’actualité, Roger Taillibert ne désespère pas qu’un jour l’enceinte parisienne accueille plus de spectateurs (environ 45.000 aujourd’hui), un enjeu pour le club afin de répondre à la demande grandissante des supporteurs du Paris Saint-Germain, l’équipe évoluant à domicile tout au long de la saison. « C’est le problème des stades dans la ville : 60.000 places, c’est déjà une ville! Il faut rassembler ces gens, les mettre dans les rues tous ensemble, trouver des parkings et tout. Vous n’y arriverez pas. La dimension raisonnable c’est de ne pas dépasser les 60.000. Des stades de 50.000, bien conçus au niveau acoustique, s’il y a une bonne ellipse qui ramasse tout, c’est quand même plus agréable que d’aller à Charléty où tout s’envole. » De même qu’au Stade de France, où les tribunes ne sont pas accolées à la pelouse, contrairement au Parc…

Le feu vert de Bertrand Delanoë

Favorable à son agrandissement, le maire de Paris Bertrand Delanoë a de son côté réaffirmé sa volonté de voir le Parc des Princes se rapprocher des 60.000 places, dans un courrier, d’après Le Parisien. « L’édile parisien exprime formellement son soutien à un agrandissement. Certes, ce document n’a aucune valeur juridique et le successeur de Bertrand Delanoë, après les élections municipales de mars 2014, ne saurait être tenu de respecter cet engagement. Mais ce courrier donne une idée de la ligne commune que partagent aujourd’hui le PSG et l’exécutif parisien et qui pourrait perdurer même en cas de changement de majorité. D’autant que, dans sa missive, le maire actuel ne mentionne pas de chiffres précis. On sait toutefois que le souhait des dirigeants du PSG est de faire passer la jauge du stade de 45.000 à 60.000 places. Ce courrier est aussi et surtout un signal envoyé à Doha et une façon de rassurer les propriétaires qatariens du club », pouvait-on ainsi dans le quotidien parisien.

Si des contraintes techniques, telles que l’abaissement de la pelouse et la possible destruction de gradins, notamment au niveau des tribunes basses, doivent être prises en compte, la modification du Parc tel qu’il est actuellement ne devrait pas s’opérer avant l’Euro 2016, pour une livraison, si celle-ci a lieu, au minimum à l’horizon 2018. « Je discute avec Jean-Claude Blanc (le directeur général du PSG, ndlr), c’est tout ce que je peux vous dire. On peut faire mieux circuler la foule, lui donner des salons, de belles loges. Des choses qu’on explique depuis vingt ans, que tout le monde connaît… Tout est possible dans la vie, quand on veut le faire et qu’on y réfléchit », a reconnu pour sa part Roger Taillibert, qui privilégie un stade à 55.000 places pour la capitale parisienne. Si les travaux ne sont pas prêts d’être lancés, les dirigeants qataris ont au moins reçu le feu vert de la Mairie de Paris, un aval de poids dans la modification d’une telle enceinte dans la capitale.

Déménagement du siège administratif

Devant le buzz créé autour de ces dernières précisions sur le futur du Parc des Princes, Bertrand Delanoë a tenu à préciser ses propos dans les colonnes de L’Equipe, vendredi, confirmant qu’il restait toujours favorable à son agrandissement, mais « sous réserve de la faisabilité technique ». Reste à concilier les désirs du club et les possibles recours des riverains, le stade étant très proche de la commune de Boulogne-Billancourt. En attendant, le siège administratif du PSG a déménagé samedi vers le site de « La Factory », à Boulogne-Billancourt, qui accueille déjà les locaux de BeIn Sport, propriété des Qataris. Un déménagement qui concernait quelques 170 salariés du club. Seule la billetterie reste à sa place actuelle, au Parc. Les deux étages vidés devraient être transformés quant à eux en salon VIP pour améliorer le confort et l’accueil au Parc des Princes.

Documentaire disponible en intégralité : ici.