AU CŒUR DU PSG

Pour ce quatrième match de la saison disputé à domicile, samedi à 17h, face à Toulouse, où évolue Clément Chantôme, joueur parisien prêté cette saison chez les Violets, l’avant-match a été particulièrement animé. Du passage par la fouille réglementaire à l’entrée du Parc des Princes au coup d’envoi de TP et Batum sur la pelouse, en passant par l’absence des supporteurs toulousains en tribune visiteurs et l’annonce de la composition des deux équipes, véritable tendance des joueurs applaudis, hués ou ovationnés, retour sur la rencontre entre le PSG et le TFC vécue dans les tribunes du Parc, comme si vous y étiez.

Ce week-end, le match PSG-Toulouse était programmé samedi à 17h. Personnellement, je trouve que cet horaire demande une certaine organisation, car, avec le temps de trajet pour se rendre jusqu’au Parc des Princes, il faut partir très tôt si on veut profiter un peu de l’avant-match organisé par le club. Il est environ 16h20 lorsque je monte les premières marches de l’enceinte. J’entends alors retentir les premiers sifflets du stade, alors que les joueurs toulousains débutent leur échauffement sur leur moitié de terrain. Quelques instants auparavant, je suis passée directement aux tourniquets, sans attendre, puis j’ai « flashé » ma carte d’abonnement pour accéder à l’intérieur de l’enceinte.

La réflexion de l’agent de sécurité qui a regardé mon sac et m’a palpé pour la fouille réglementaire m’interpelle. Celui-ci me demande si j’ai des cigarettes. Je réponds machinalement que non, je ne fume pas, comme si un fumeur voudrait me taxer une clope. Lorsque je réalise que c’est l’agent de sécurité du Parc qui me pose la question, je lui demande pourquoi. Il me répond alors : « On ne cherche plus les bouteilles (on ne peut pas rentrer dans un lieu public avec une bouteille fermée par un bouchon, car ces derniers sont considérés comme de potentiels projectiles, ndlr), mais les cigarettes » ! Je reste bouche bée.

Preuve que la priorité de la sécurité parisienne a changé. Il est en effet désormais interdit de fumer à l’intérieur de l’enceinte de la Porte de Saint-Cloud, tel que le stipule la version 2013-2014 du Règlement intérieur du Parc des Princes, sur lequel nous reviendrons un peu plus tard sur ce blog. Etant non-fumeur, je me demande cependant comment ces agents vont réussir à faire la chasse aux fumeurs. Il n’est pas interdit d’aller et venir dans le stade avec des cigarettes dans la poche… Les supporteurs peuvent également allumer leur cigarette avant, à la pause et après la rencontre.Tout sauf pendant le match, assis sur les gradins. Dans ces conditions, je ne comprends toujours pas pourquoi cet agent de sécurité cherchait à tout prix si j’avais un paquet de tabac dans mon sac !

Le rdv de Benfica dans toutes les têtes

Après un tour rapide aux toilettes, nettement moins propres que le week-end dernier lors du match contre Monaco, et à la buvette, où la formule sandwich et/ou hot-dog avec une boisson coûte 8 €, qu’il faut payer en espèce car les vendeurs n’ont pas la machine à carte-bleue, je me rends à ma place. J’y retrouve mes voisins de tribunes, qui me demandent, les yeux pétillants, si je serai là mercredi prochain. Ce à quoi je leur réponds que oui, avec un grand sourire entendu aux lèvres. Si la rencontre de championnat contre le FC Toulouse de l’après-midi n’a pas encore débuté, le rendez-vous de Ligue des champions, et le choc du groupe C, dans quatre jours, face aux Portugais de Benfica, est déjà dans les têtes des supporteurs. L’est-il aussi dans celles des joueurs ? Le déroulement de la rencontre nous le dira.

« Zlatan le méchant »

Quelques minutes plus tard, comme pour confirmer cette impression, la bande-annonce de la rencontre européenne est diffusée sur les écrans géants… Comme lors des précédents matches disputés à domicile, la mascotte du club, Germain le Lynx fait son tour d’honneur entouré d’enfants. Alors que les Parisiens s’échauffent côté Boulogne, le speaker demande au public d’applaudir l’international suédois de l’équipe, Zlatan Ibrahimovic, qui a prolongé son contrat, quelques jours plus tôt, d’une saison supplémentaire avec le PSG. Les supporteurs se lèvent, applaudissent le n°10 et se mettent à scander des « Ibra ». Une belle ambiance de fête règne durant cet avant-match dans les travées du stade de la capitale.

Tout cela sur un fond de musique d’ACDC, « Black in black ». Pas de faute de goût cette fois-ci dans le choix musical. La bourde du DJ Breakbot, qui a avait passé la chanson « Jump », de Van Halen, habituellement diffusée pour l’entrée des joueurs… marseillais (!), et qui avait agité la communauté parisienne sur les réseaux sociaux, est du passé. Du ACDC pour Ibrahimovic, un présage avant l’heure ?

Le Suédois se distinguera pendant la rencontre, non pas sur ses qualités de buteurs – il ne marquera pas de but durant les 68 minutes de sa présence sur la pelouse du Parc -, mais par un véritable coup de sang, dont les images ont fait beaucoup parler dimanche. Mimant un coup de pistolet tout en visant le banc des Violets, alors qu’il quittait le terrain pour être remplacé par Cavani, le capitaine parisien s’est ainsi défoulé après le coup de coude reçu de la part d’un Toulousain quelques instants auparavant, et diverses provocations entre les deux parties. « Zlatan le méchant », comme l’ont titré certains médias, était de retour au Parc !

Pas de tweets sur les écrans

Il est 16h40 environ lorsque le speaker explique l’opération digitale mise en place par le club à l’occasion de la rencontre face à Toulouse. Les meilleurs tweets envoyés avec le hashtag #PSGTFC seront diffusés sur les écrans géants du Parc des Princes. Une belle initiative a priori. Problème : le réseau à l’intérieur de l’enceinte est tellement saturé que très peu de tweets ne peuvent être envoyés. Pour ma part, j’ai essayé d’en envoyer un, pour tester, pendant l’avant-match. Mon réseau SFR en décidera autrement.

Le message « Une erreur est survenue lors de l’envoi de votre Tweet » s’affiche en pop-up sur l’écran de mon téléphone, comme lorsque je n’ai pas de réseau. Autre critique de cette opération, pour les spectateurs du match présents en tribunes, ces tweets ne sont pas « visibles ». En effet, pour ma part, je n’en ai à peine vu passer quelques uns, sous les images du match, plus absorbée par les actions des joueurs devant mes yeux, que par ce qu’il se passait sur ces écrans. Où est donc l’utilité d’un tel dispositif ?

Mais ils sont où les supporteurs toulousains ?

Comme nous l’avions évoqué dans la présentation du match, les joueurs du TFC se sont déplacés mais sans leurs supporteurs. Le public des Violets a en effet boycotté la rencontre au Parc des Princes. En cause, le règlement trop strict, selon eux, de l’enceinte parisienne, comme par exemple l’interdiction d’entrer dans le stade avec un mégaphone et des drapeaux de plus d‘un mètre, ainsi que le prix élevé des places. Le Stadium ayant mis en place un écran géant pour suivre la partie sans se déplacer la Ville rose a semble-t-il fini par les convaincre. La preuve en image ! La tribune visiteurs du Parc était en effet vide de ses supporteurs. A peine quelques dizaines de personnes étaient présentes, rien à voir avec le cortège habituel des déplacements officiels organisés par les équipes adverses. Aucun chant encourageant les Toulousains ne s’est donc fait entendre pendant le match.

L’annonce de la compo des joueurs : Ibra ovationné

L’avant-match s’est conclu de belle manière, avec le coup d’envoi virtuel donné par les basketteurs français Tony Parker et Nicolas Batum, tout juste auréolés de leur titre de champion d’Europe. Mais quelques instants auparavant, l’autre grand moment de cet avant-match a été l’annonce de la composition des joueurs. Si, pour les supporteurs, cela leur permet de crier simplement les noms des joueurs de leur équipe, pour les encourager, avant leur entrée sur le terrain, c’est également un bon moyen d’observer les tendances autour de joueurs plus ou moins appréciés dans un groupe.

C’était le cas de Clément Chantôme, que le public du Parc des Princes a accueilli par des applaudissements, alors que les noms du reste de son équipe étaient copieusement hués. Côté parisien, c’est la titularisation pour la première fois cette saison de Jérémy Ménez, qui a récolté les faveurs des supporteurs du PSG. Mais au niveau de l’applaudimètre, c’est toujours le capitaine Ibrahimovic qui est toujours autant ovationné parmi les joueurs de Laurent Blanc.

Des encouragements autant que des sifflets ont accompagné l’évocation du nom de l’entraîneur des Rouge et Bleu. Une partie du Parc reste donc toujours relativement sceptique sur l’efficacité de Blanc au poste d’entraîneur du Paris Saint-Germain, après le départ de Carlo Ancelotti, sacré champion de France de Ligue 1 en mai dernier. Alors que Paris s’apprête à recevoir Benfica, à l’occasion de la deuxième journée de la Ligue des champions, avant le déplacement à Marseille pour le premier Classico de la saison, il sera temps ensuite de tirer un premier bilan comptable et dans le jeu du PSG sous l’ère Blanc, avant d’attaquer la période hivernale, souvent fatale aux Parisiens avec leur fameuse crise de novembre.

Des chants et des sifflets

Pendant le match, des chants et des sifflets ont animé la rencontre du côté des tribunes. Des sifflets se sont fait entendre alors que le PSG ne jouait pas assez vers l’avant et ne se créait pas assez d’occasions. Ces sifflets sont remis en cause par une partie des abonnés, les plus anciens, ceux qui ont connu le Parc « avant », comprendre avant l’arrivée des Qataris dans le club de la capitale. Au vu de l’argent dépensé sur le marché des transferts pour attirer les meilleurs joueurs du monde, même si tous les internationaux n’étaient pas sur le terrain à ce moment-là de la partie - Lavezzi et Cavani sont rentrés après l’heure de jeu -, et devant le prix des places de plus en plus élevé pour assister aux matches au Parc des Princes, à l’image des stades anglais, cela ne me choque pas que les supporteurs soient devenus aujourd’hui un peu plus exigeants envers les joueurs de leur équipe.

Si ces sifflets peuvent parfois apparaître comme un caprice de gamin impatient qui veut voir du jeu pendant 90 minutes sans discontinu, pour avoir assisté au match contre Toulouse dans les tribunes de l’enceinte parisienne, samedi, je peux confirmer que certaines phases de jeu n’étaient vraiment pas à la hauteur de ce que l’on pourrait logiquement attendre d’une équipe telle que le Paris Saint-Germain. Certains étaient à l’arrêt, ne mouillaient pas le maillot, alors que tous les succès sont importants dans le duel à distance avec Monaco, à égalité de points avec le PSG, qui possède une moins bonne différence de buts que son adversaire monégasque (+10 contre +8 pour Paris).

Merci Chantôme

A noter enfin le sympa « Merci Chantôme » chantonné par le Parc en fin de rencontre. Preuve que les supporteurs n’ont pas oublié le joueur prêté à Toulouse, qui n’a jamais caché sa volonté de revenir plus fort à la fin de la saison dans la capitale. Et les chants pour chambrer l’Olympique de Marseille, avant le déplacement dans la cité phocéenne dimanche prochain. Des « qui ne saute pas n’est marseillais » à « l’OM, l’OM, on t’e***** », un semblant d’ambiance des grands soirs était de mise, ce samedi après-midi, dans les travées du Parc. Une atmosphère toujours autant agréable à sentir et à observer, alors que le jeu, sur le terrain, n’était pas forcément des plus attractifs. J’ai quitté la tribune Paris du stade, après avoir donné rendez-vous mercredi à mes chers voisins de gradins. Un plus grand spectacle, je l’espère, devrait nous y attendre !